Préserver le bocage et les zones humides pour lutter contre les inondations
Indre Nature a publié ce communiqué, mardi 3 avril, après un week-end pascal marqué par les crues de plusieurs rivières du département.
« Le département de l’Indre vient de subir des inondations catastrophiques marquées par le caractère particulièrement rapide de la montée des eaux ainsi que l’importance des niveaux atteints en quelques heures. Certes, la quantité de pluie tombée a été très importante, mais d’autres facteurs sont aussi à l’origine du caractère catastrophique de cette crue pour de nombreux riverains sinistrés auxquels Indre Nature exprime sa solidarité. Notre association a aussi, d’ailleurs, été touchée par l’inondation sur le site de l’île de la Marquise, à Bélâbre.
Depuis les inondations de Morlaix (Finistère), en 1974, l’origine de ces crues brutales est bien connue. C’est l’évolution du paysage et des pratiques agricoles qui est en grande partie responsable. Pour éviter ces crues, il faut ralentir l’eau et favoriser son infiltration et pour cela les solutions sont bien identifiées : maintenir un maillage suffisamment dense de haies, ne pas laisser les sols nus, préserver les zones humides, conserver les méandres des petits cours d’eau.
Malheureusement, la politique d’aménagement agricole menée depuis des décennies et remise à l’honneur par les dernières mesures gouvernementales censées répondre à la « crise agricole » conduit à l’inverse de ce qu’il faudrait faire : disparition des haies, disparition des couvertures végétales, amplification des drainages, assèchement des zones humides. Tout ce qui concourt à accélérer la fuite de l’eau concourt à aggraver les crues.
Il est fort probable que l’évolution actuelle du climat va favoriser ce type d’épisodes de pluies intenses hivernales et de sécheresses sévères en été. Il faut un changement complet de la politique climatique et agricole prenant en compte les intérêts de toutes les parties concernées pour éviter que de nouvelles catastrophes de ce genre se renouvellent en pire. »
Jacques Lucbert, président d’Indre Nature