Notre association attaquée, nos locaux dégradés, nos salariés menacés. Nos agresseurs se trompent de cible et de combat
Une agression scandaleuse et consternante
Mardi 26 novembre 2024, à l’issue d’une journée de manifestation agricole, notre association a été attaquée, nos locaux dégradés, nos salariés menacés. Dépôt de paille et de pierres, pourquoi des pierres d’ailleurs ? Intimidations et menaces de pénétrer dans les locaux dans lesquels étaient réfugiés plusieurs de nos salariés. Merci à nos salariés et particulièrement à notre directrice pour le sang-froid dont ils ont fait preuve face à cette situation à risque.
Quel est le message de la Fdsea puisque le drapeau de ce syndicat ornait certains tracteurs de nos agresseurs et pourquoi s’en prendre à nous alors que ce n’est pas nous qui faisons les lois ? Nous sommes une association qui ne défend pas d’intérêt privé mais défend l’intérêt général pour un monde vivable demain et sain dans le respect des règles démocratiques et républicaines. Nous avons toujours été ouverts au dialogue et regrettons qu’au lieu de répondre à nos demandes de dialogue, on nous réponde par la violence.
Pourquoi cette attaque et ces menaces d’intimidation ? Ce serait donc les idées que nous défendons qui seraient visées, c’est-à-dire la protection de l’environnement et de la nature, la protection de la biodiversité.
Que veulent donc ceux qui nous attaquent ? Un monde sans régulation ? Dans lequel chacun peut polluer comme il veut, utiliser les produits les plus toxiques sans contrainte, utiliser l’eau jusqu’à la dernière goutte sans tenir compte des besoins des autres utilisateurs ? Mais quel monde cela prépare-t-il pour nos enfants et leurs enfants ?
Notre association travaille avec les agriculteurs depuis toujours
Nous sommes notamment engagés dans la mise en œuvre de mesures agrienvironnementales dans quatre territoires de l’Indre, le Boischaut sud, la Brenne, le Val de l’Indre, le plateau de Chabris, et même à l’origine de celui du Boischaut qui a rapporté sur le territoire en moyenne 1 million d’euros chaque année, depuis 2011, pour les agriculteurs. Et c’est à nous qu’ils s’en prennent alors que nous travaillons pour eux et avec les organismes agricoles, la Chambre d’agriculture et l’Adar ! C’est absurde !
Nous sommes suffisamment liés au monde agricole pour connaitre et comprendre les difficultés d’une partie du monde agricole mais nous attaquer c’est se tromper de cible. C’est détourner les agriculteurs des vrais responsables de leurs difficultés. Les problèmes de l’agriculture ne sont pas l’environnement mais le choix d’un système de production intensif et productiviste encouragé par la Fnsea depuis longtemps qui pousse à l’endettement et met les agriculteurs à la merci de difficultés personnelles ou de la météo, c’est la concurrence déloyale internationale voulue par les pouvoirs publics, c’est la pression des distributeurs qui ne respectent pas la loi Egalim…
Ceux qui s’en sont pris à nous ne représentent pas l’ensemble du monde agricole. Ils desservent leur cause et abîment l’image de leur profession. C’est pourquoi nous allons porter plainte.
L’inaction des forces de l’ordre est choquante
Nous sommes choqués par l’inaction des forces de l’ordre. Quand la menace s’est précisée, le directeur de cabinet du préfet que nous avons cherché à joindre nous a assuré que les forces de l’ordre étaient sur place. Effectivement, elles étaient bien là mais les images montrent qu’elles avaient visiblement l’ordre de ne pas intervenir. Or, nous avions été prévenus des intentions des agriculteurs plus d’une heure avant leur arrivée. Le Préfet avait largement le temps de déployer les forces de l’ordre pour protéger nos locaux. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? En tant que victime d’une agression, nous sommes en droit d’attendre un minimum de soutien de la part des autorités et du préfet que nous attendons encore. Serions nous une catégorie de citoyens qui ne méritent pas la protection de l’État ?
Certains ont vite fait de qualifier « d’écoterroristes » des militants écologistes qui n’ont pourtant jamais mené la moindre action violente, mais l’attaque dont nous avons été l’objet n’est-elle pas un acte d’agriterrorisme ?
Monsieur le Préfet quand il est arrivé dans l’Indre a déclaré que sa priorité était l’ordre et la sécurité. Comment a-t-il appliqué sa doctrine hier soir devant nos locaux ? Visiblement, les gens qui nous ont agressés hier ne donnaient pas le sentiment d’avoir à s’inquiéter de leurs actes. Nous allons donc demander une audience au préfet pour garantir la sécurité de nos salariés et de nos biens dans la poursuite de nos activités à notre local et sur le terrain.
Nous attendons également une condamnation de cette agression par les responsables de la profession agricole et les responsables politiques du département.