bocage de Montchevrier
Le bocage de Montchevrier (Antoine Amat)
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L’inventaire bocager de Montchevrier restitué aux habitants

Publié le 24 septembre 2024
Le travail du groupe Bocage d’Indre Nature, présenté mercredi 18 septembre, souligne la forte densité de haies dans cette commune du Boischaut Sud. Notre association a formulé plusieurs propositions pour restaurer et rénover ce bocage vieillissant par endroits. 

Une couverture de bouchures importante ! C’est le principal enseignement de l’inventaire bocager réalisé en 2023 et 2024 par Indre Nature, à la demande de la municipalité de Montchevrier et de son maire Maurice Desriers. « Avec un total de 430 kilomètres de haies sur une superficie de 3 500 hectares (hors surfaces forestières), la densité moyenne est de 123 mètres linéaires de haie par hectare sur la commune, ce qui traduit un maillage important. Les inventaires précédents réalisés dans d’autres communes ont abouti, par exemple, à des densités de 120 mètres par hectare pour Tranzault et 106 mètres par hectare pour Chassignolles », a souligné Antoine Amat, chargé de mission de l’association, lors de la restitution de l’inventaire, mercredi 18 septembre, devant la municipalité et les habitants rassemblés dans la salle de réunion de la mairie de Montchevrier.

Des corridors de continuité écologique

Un bocage est considéré comme pleinement fonctionnel quand la densité de haies atteint environ 140 mètres par hectare. Une valeur dont la moyenne de Montchevrier s’approche mais qui ne rend pas compte de sa qualité écologique. « Pour qu’une haie soit intéressante écologiquement, elle doit avoir une largeur suffisante, d’au moins 1 m 50, a rappelé Jacques Lucbert, président d’Indre Nature. Elle doit aussi offrir une continuité aux nombreuses espèces qui l’habitent et présenter plusieurs étages de végétation et de micro-habitats (tas de pierres, bois mort ou en décomposition). Les talus et bandes de végétation sont également importants pour la biodiversité. » La présence de vieux arbres, têtards et émondes, est d’un grand intérêt écologique. Et en reliant des zones boisées, les haies constituent de véritables corridors de continuité écologique.

Pendant six journées sur le terrain, et par équipes de trois, une trentaine de membres du groupe Bocage d’Indre Nature et d’habitants de Montchevrier a arpenté les chemins de la commune pour identifier les haies selon une typologie simple mais permettant d’évaluer leur entretien et leur qualité globale. L’occasion aussi de noter la présence d’éléments remarquables tels que des mares, des arbres isolés, des zones humides, etc. L’inventaire montre que le centre de la commune abrite un bocage remarquable. Ce secteur vallonné comprend une majorité de haies hautes, une multitude d’éléments remarquables et une belle ripisylve dans la vallée de l’Auzon. Dans le nord-ouest, le paysage présente à la fois des haies basses et dégradées, mais aussi de beaux chemins creux, des cépées d’érable champêtre, des arbres remarquables et de nombreuses mares.

inventaire bocager de Montchevrier
Une trentaine de personnes sont venues assister à la restitution de l’inventaire bocager de Montchevrier.

 

Mais, comme ailleurs dans le Boischaut Sud, l’inventaire a mis en évidence des zones de bocage dégradé, épars ou disparu. A cause de la déprise de nombreux chemins, du comblement de mares, mais aussi le résultat d’un mauvais entretien, parfois d’une surexploitation à des fins de production de bois-énergie, quand ce n’est pas, tout simplement, l’arrachage des haies. « La commune a conservé un très fort potentiel bocager avec une forte densité bocagère et des zones de très bonne qualité écologique. Mais ce bocage n’est globalement pas entretenu de façon optimale et est vieillissant. L’urgence est de le restaurer et de le rénover tout en préservant ses éléments les plus remarquables », a rappelé Antoine Amat, avant de formuler les propositions d’Indre Nature pour valoriser au mieux cette richesse naturelle qui fait l’identité du Boischaut Sud.

Restaurer et rénover le bocage

Il s’agit de privilégier la préservation des portions de bocage remarquables, comme les haies plessées, les trognes et les cépées, tout en assurant leur renouvellement. Il convient de favoriser l’utilisation du châtaignier, Castanea sativa, très abondant à Montchevrier, à la croissance rapide, pour alimenter la chaufferie bois. Lorsqu’un entretien sélectif n’est pas possible, le long de voies de circulation notamment, il est préférable d’utiliser un lamier qui fait des coupes nettes, plutôt que l’épareuse qui blesse et affaiblit les arbres. Il est important de former le personnel communal chargé de l’entretien (fauchage différencié, hauteur de tonte, etc.). Outre la communication et le dialogue avec les riverains, il serait souhaitable d’inciter les propriétaires de grandes parcelles à replanter des haies, notamment des haies brise-pentes dans les vallées alluviales et parallèles aux cours d’eau.

Mercredi 18 septembre, cette restitution s’est terminée autour d’un pot de l’amitié, avec le maire de Montchevrier, la municipalité, des habitants de la commune, et en présence de Daniel Calame, le maire de Saint-Plantaire, où Indre Nature termine actuellement un nouvel inventaire bocager.

 

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