Étang Pisseloup : première pêche et premiers résultats naturalistes
L’étang Pisseloup : un joyau écologique à préserver
Il y a un an et demi, Indre Nature a acquis l’étang de Pisseloup en copropriété avec le WWF, la LPO nationale et grâce au soutien de 79 donateurs, du Conseil Régional et du Parc Naturel Régional de la Brenne. Cette belle collaboration vise à renforcer la conservation écologique et à promouvoir la gestion durable de cet espace naturel unique.
Nous avons choisi de maintenir l’activité de pisciculture extensive sur l’étang de Pisseloup, en continuité avec la tradition pratiquée par le précédent propriétaire. Ce choix permet de respecter les équilibres écologiques de l’étang et de ne pas porter atteinte aux richesses floristiques et faunistiques de l’étang.
Notre objectif est de maintenir une pisciculture raisonnée : sans apports d’intrants externes pour l’engraissement des poissons, tout en préservant la chaîne trophique naturelle avec un équilibre entre proies et prédateurs. L’empoissonnement a donc été soigneusement réalisé dans le respect de cet équilibre écologique.
Retour sur notre première pêche
La pêche de l’étang a eu lieu ce mercredi 9 octobre, après une période de cinq ans dont une année d’assec, au lieu des deux années habituelles, pour diverses raisons liées au contexte et notamment au transfert de propriété. La gestion des étangs suit des cycles précis : chaque étang est exploité pour la pêche quatre à cinq fois tous les deux ans avant d’être asséché un an environ tous les dix ans, permettant ainsi une rotation avec éventuellement une culture céréalière sur le fond de l’étang pendant un an. Pour l’étang de Pisseloup, le dernier assèchement a ainsi eu lieu en 2020.
Des prises remarquables
Lors de cette pêche, nous avons enregistré des prises exceptionnelles, spécialement un brochet de 7,5 kg mesurant 1,06 mètre, ainsi qu’une superbe carpe de 12 kg, que nous avons relâchée dans l’étang.
Un inventaire approfondi des richesses naturalistes de l’étang
Par ailleurs, nos équipes ont accompli un travail considérable, en explorant des groupes faunistiques encore peu étudiés. Nous avons identifié 38 nouvelles espèces d’odonates, dont la rare Leucorrhine à large queue, une espèce menacée et protégée en France, avec l’une des plus importantes populations en Brenne. Bien que l’autochtonie de cette espèce n’ait pu être confirmée cette année (absence de larves ou d’exuvies), des recherches seront poursuivies l’année prochaine. Nous avons également recensé des orthoptères, comme le criquet ensanglanté, ainsi que d’autres espèces notables.
Nous avons confirmé la présence de plantes rares et protégées telles que le fluteau nageant et la caldésie à feuilles de Parnassie. Parallèlement, des études sur les premières cohortes de papillons nocturnes, regroupant actuellement plus de 200 espèces, ont été initiées, avec des protocoles d’observation réguliers mis en place.
Ces découvertes ont joué un rôle essentiel dans la définition des grandes orientations de notre futur plan de gestion, dont la mise en place est prévu pour le début de l’année prochaine.
Un bilan mitigé pour les oiseaux
L’année 2024 a malheureusement été difficile pour les oiseaux de l’étang. Bien que 28 guifettes aient installé leurs nids, aucune n’a pu élever ses poussins jusqu’à l’envol en raison de la prédation quotidienne d’un autour des palombes. Cette réalité, bien que triste, fait partie de l’équilibre naturel.
Quelques photos :